la acertada opinión del pensador marroquí Abadalah Laroui refiriéndose a esta literatura:..Gran parte de la literatura francesa norteafricana es una literatura pasajera, transitoria, circunstancial, de escasa expresión, es rama regional, local, de una cultura cuyo centro está en otra parte..(La Ideología Árabe Contemporanea,Abdalah Laroui ,Dar
Al-Hakika,Beirut,1970.)
Un paradoxe lorsque l'on sait « qu'on nous a longtemps annoncé le déclin de la littérature de langue française au Maroc »
paradoxe lorsque l'on sait « qu'on nous a longtemps annoncé le déclin de la littérature de langue française au Maroc », rappelle Abdellah Baïda, professeur de littérature française à l'université de Rabat, lui-même auteur d'un remarquable premier roman, Le dernier salto, paru en janvier aux éditions Marsam.
« Nos auteurs de première génération, comme Abdelkébir Khatibi, Driss Chraïbi, Mohammed Khaïr-Eddine, publiaient surtout des romans autobiographiques, centrés sur la figure du père tyrannique, la mère effacée, le Maroc profond, la médina de Fez... Ils avaient un rapport difficile au français, ressenti comme la langue imposée par les colons, que n'ont plus nos écrivains du XXIe siècle, qui développent des thèmes beaucoup plus modernes. »
Au lieu de péricliter, le nombre d'auteurs marocains en langue française a augmenté, tout comme le nombre d'éditeurs. « Cette nouvelle génération est moins politisée, bouge beaucoup plus. Elle est plus ouverte sur le monde, recherche de nouvelles formes d'écriture et y prend plus de plaisir. Il y a un élan, une vitalité nouvelle. »
Cette nouvelle génération a pour noms Fouad Laroui, Mohamed Nedali, Mohammed Lefta, Rachid O, Abdellah Taïa... Et n'hésite plus à briser les tabous, ces trois derniers auteurs traitant ouvertement d'homosexualité.
Impensable au Maroc, où même le concubinage est interdit ? « Le droit coutumier l'interdit, mais ce n'est pas poursuivi dans les faits, répond l'écrivain Boualem Sansal. Tant qu'il n'y a pas de trouble à l'ordre public, tout peut être dit. »